Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Connecte-toi
  • Crée ton blog

  • Blog
  • Profil

Blog féministe. Luttons contre le sexisme. Féminisme, anti-sexisme.

Photo de blogfeministe

blogfeministe

Description :

Un blog entièrement consacré au féminisme : féministes célèbres, histoire du féminisme, différents courants féministes, condition des femmes en France et ailleurs, remise en cause de clichés sur les féministes, liens. Personnes sexistes s'abstenir (Et puis si, qu'ils ou elles causent, qu'on rigole).

Anti-sexisme. Féminisme, féministes.

Féminisme :
(nom masculin)
Doctrine favorable à l'égalité des sexes.

Etre féministe, ce n'est pas lutter contre les hommes mais avec eux, contre le sexisme et les stéréotypes qui nous conditionnent.

Etre féministe, ce n'est pas glorifier aveuglement les femmes mais les considérer comme des êtres humains à part entière... ni pires ni meilleures que les hommes.

- Blog en construction -

PS : la photo qui illustre le blog vient de

feministes.net

  • Envoyer un message
  • Offrir un cadeau
  • Suivre
  • Bloquer
  • Choisir cet habillage

Ses Honneurs (14)

  • Fans 100
  • Zlataneur
  • Post 100
  • Spotlight
  • Kiffé Koi !
  • Worker

» Suite

Son profil

Profil de blogfeministe
blogfeministe115 ans
Feminist-land
France

Partage

  • Tweet
  • Amis 0

Design by lequipe-skyrock Choisir cet habillage

Signaler un abus

Infos

  • Création : 04/08/2005 à 17:25
  • Mise à jour : 21/01/2014 à 14:02
  • 110 articles
  • 2 984 commentaires
  • 99 amis
  • 100 favoris
  • 293 kiffs

Ses archives (110)

  • L'émancipation des femmes, ce complot
  • Même pas belle
  • Voiler, dévoiler
  • Même pas peur

» Suite

Ses fans (144)

  • FeministeHeForShe
  • savanimauxlove
  • Eldalis
  • Soul-Tired
  • regex
  • Luca191
  • cbast33552
  • Waste-x
  • 70s
  • PixieLife-skps0

» Suite

Sources (100)

  • TresPetiteJuu
  • sam-pas-potiche
  • stargirly21
  • saidalauthenticite
  • nissan200sxs13
  • fanfictionyuri
  • poiremagique1996
  • homophoobie
  • Be-a-kangaroo
  • choupinettedu42000

» Suite

Abonne-toi à mon blog ! (3 abonnés)

RSS

L'émancipation des femmes, ce complot

J'ai reçu, parmi les commentaires, un mot doux d'une personne qui se croit apparemment très subversive :
 
L'émancipation des femmes, ce complot
 
Tout d'abord, jeune homme (car je suppose très fort que l'auteur de ce brillant commentaire est un homme), je tiens à te dire que tes propos n'ont absolument rien d'original ou de subversif. J'ai déjà lu des propos similaires des dizaines de fois sur le net (c'est pour ça que j'y consacre un article, ne surestime pas l'importance que j'accorde à ta petite personne...).
Par ailleurs, je te conseille d'ouvrir, non seulement un livre de grammaire, de conjugaison et d'orthographe qui ne te fera pas de mal, mais aussi un livre d'histoire. J'ai un scoop pour toi : les femmes ne sont pas arrivées brusquement sur le "marché du travail", elles ont toujours travaillé. Et si.
J'ai un autre scoop pour toi : rien n'oblige une femme à vivre en couple avec un homme (puisque tu sembles considérer comme un acquis qu'une femme est "plus libre" si elle dépend financièrement d'un homme qui gagne de l'argent pour le couple).
Et de toute façon, le capitalisme, le marché du travail, tout ça, tu t'en fous. En fait, tu rages juste parce que les femmes peuvent être indépendantes, ne sont pas obligées de dépendre d'un homme, financièrement et plus largement.
Ton discours stéréotypé sur le "complot capitaliste de l'émancipation des femmes" est simplement révélateur de ton sexisme et de ton profond mépris pour les femmes.
Il est vrai que le travail, en soi, n'est pas forcément une "libération". Et au passage, aujourd'hui, on voit parfois des couples hétérosexuels avec une femme qui travaille et un homme au foyer. Je parie que voir ainsi des hommes "libérés du travail" ne te réjouit pas du tout. Car au fond, tu ne veux pas que les gens puissent se libérer du travail tel qu'il est organisé, juste que les femmes restent dépendantes des hommes.
Tu n'es qu'un petit rebelle de pacotille complotiste, et un machiste à la mentalité coincée au XIXème siècle. Et même si je ne considère pas le travail comme une "liberté", je suis bien heureuse que les femmes aient la possibilité d'avoir leur propre argent, afin qu'elles ne se retrouvent pas dépendantes financièrement à vie d'un abruti comme toi.  Bisou.
​ 12 |
​
0 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.238.134.157) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mardi 21 janvier 2014 13:29

Modifié le mardi 21 janvier 2014 14:07

Même pas belle

Plaire aux hommes est un art compliqué, qui demande qu'on gomme tout ce qui relève de la puissance. Pendant ce temps, les hommes, en tout cas ceux de mon âge et plus, n'ont pas de corps. Pas d'âge, pas de corpulence. N'importe quel connard rougi à l'alcool, chauve à gros bide et look pourri, pourra se permettre des réflexions sur le physique des filles, des réflexions désagréables s'il ne les trouve pas assez pimpantes, ou des remarques dégueulasses s'il est mécontent de ne pas pouvoir les sauter. Ce sont les avantages de son sexe. La chaudasserie la plus pathétique, les hommes veulent nous la refiler comme sympathique et pulsionnelle. Mais c'est rare d'être Bukowski, la plupart du temps, c'est juste des tocards lambda. Comme si moi, parce que j'ai un vagin, je me croyais bonne comme Greta Garbo. Etre complexée, voilà qui est féminin. Effacée. Bien écouter. Ne pas trop briller intellectuellement. Juste assez cultivée pour comprendre ce qu'un bellâtre a à raconter.

Virginie Despentes, King king théorie
 

Quand j'étais enfant, j'ai pris une vilaine habitude (partagée avec d'autres camarades de classe) : celle s'assener "t'es moche" à une personne que je voulais désarçonner psychologiquement.
Ensuite, j'ai fini par me rendre compte que cette attitude était plutôt immature. Quand j'ai dépassé les huit ans.
 
Malheureusement, certaines personnes ne dépassent apparemment jamais ce stade.
Certains hommes usent d'autant plus de cette méthode qu'ils sont dotés d'un pouvoir (social) magique particulier : celui consistant à pouvoir juger en permanence les femmes sur leur physique.
Trier les "belles" et les "moches", les baisables et les pas baisables. Dire à une femme "T'es moche" pour la faire taire. Envoyer des compliments et des sifflets aux unes et des insultes aux autres dans la rue (parfois envoyer compliments et insultes à la même personne, quand elle ne daigne pas leur donner une réponse jugée satisfaisante). Ou alors donner son évaluation sur Internet. A croire que certains hommes se perçoivent comme les juges éternels et incontestables d'un grand concours de beauté permanent, où les femmes seraient inscrites qu'elles le veuillent ou non.
 
Un exemple trouvé récemment : un homme (dont la beauté ravageuse, la séduction et le sex-appeal sont évidemment incontestables) sort son petit panneau pour donner sa note à des féministes (une mauvaise note, elles sont vraiment trop moches) :
 
Même pas belle
 
Huhuhu, qu'est-ce qu'on se marre.
 
C'est triste à dire, mais des millions de femmes (qu'elles soient féministes ou non), existent, se lèvent, se couchent, vivent, sans savoir qui est Stéphane Augendre, sans connaître SON avis sur leur apparence physique. Et peut-être même qu'elles s'en foutent. Et ne s'en portent pas plus mal. Et le trouveraient complètement insignifiant si elles le voyaient (et pas spécialement beau, ni spécialement excitant, ni séduisant).
 
Bien dans ses pompes et ses couilles de mâle dominant, le monsieur rappelle tranquillement le droit de tout homme à embrasser une femme de force (c'est ce comportement que légitime Guillaume Pley dans une vidéo, et dont il est question ici), et au besoin à lui assener ensuite qu'elle est moche si elle n'a pas la bonne grâce d'en rire.
En effet, la crédibilité d'une femme pour s'exprimer ne peut apparemment reposer que sur la validation préalable de son physique par monsieur Stéphane Augendre.

Cet article est peut-être l'occasion d'adresser un message à certains hommes qui, comme Stéphane Augendre, croient bon de décerner bonnes ou mauvaises notes aux femmes en fonction de leurs envies du moment.
Cher Stéphane, et chers messieurs : ce que vous pensez ou ne pensez pas de notre physique, ON S'EN TAPE. On s'en tape de votre validation, de votre avis positif ou négatif sur notre apparence. Vous nous trouvez moches, ou belles ? Mais grand bien vous fasse, cela ne nous empêche pas de dormir. Croyez-vous donc que parce que vous avez un pénis, nous attachons forcément de l'importance à votre avis ?


​ 9 |
​
0 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.238.134.157) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le jeudi 31 octobre 2013 20:17

Modifié le jeudi 31 octobre 2013 20:46

Voiler, dévoiler

 
Encore une fois, j'ai envie de parler du voile...
Encore une fois, une énième "polémique" autour du voile, lancée par une proposition du Haut Conseil à l'Intégration, puis amplifiée par les médias (proposition d'interdire le port de signes religieux - comprenez, le voile - à l'université).
A cette occasion, le Figaro nous sort un sondage (comme ça tombe bien !).
 
Voiler, dévoiler
 
Et à cette occasion, il y a bien sûr des femmes, au nom de leur vision du féminisme ou de la laïcité, qui hurlent avec les loups.
 
Voiler, dévoiler
 
(Lydia Guirous, responsable UDI, sur Twitter)
 
Moi aussi, du coup, j'ai envie de hurler, mais pas forcément pour les mêmes raisons. Là, ce serait peut-être hurler de rire. Moi qui ai passé pas mal de temps sur les bancs de facs, je découvre aujourd'hui avec stupeur qu'un voile n'est "pas compatible" avec le statut d'étudiante. Je dois l'avouer : personnellement, je n'avais jamais remarqué qu'un foulard sur la tête empêchait d'écouter un cours, de prendre des notes, de passer des examens (naïve que je suis).
 
Voiler, dévoiler
Ici, le journaliste Claude Askolovitch déplore le résultat du sondage, et Géraldine Poirault-Gauvin, secrétaire nationale de l'UMP, lui répond qu'elle souhaiterait que le résultat soit de 95¨% contre le voile autorisé à l'université pour les étudiantes. Et au passage, elle sous-entend qu'il est macho (parce qu'apparemment, avoir une opinion contraire à la sienne est forcément une preuve de machisme ?).


Comme à chaque fois qu'il y a une pseudo "polémique" autour du voile, on peut lire, entendre les mêmes arguments.


"Les femmes qui portent le voile ne le font pas librement... Elles sont forcées/subissent des pressions"
J'ai envie de dire que si une femme est effectivement forcée de porter le voile, ou subit des pressions dans ce sens, le fait d'interdire le voile un peu partout ne lui rendra pas forcément service. Cela ne fera sans doute que compliquer davantage sa vie.
Quand on interroge les femmes qui portent un voile, beaucoup d'entre elles répondent qu'elles le portent de leur plein gré (elles vivent parfois dans un environnement familial où le port du voile est banalisé, mais ça ne veut pas dire pour autant qu'on les force à le porter en leur mettant un revolver sur la tempe).


Si une femme porte le voile de son plein gré, en interdisant le voile un peu partout, sous prétexte de la "libérer", on remet en question son aptitude à prendre elle-même des décisions.
 
D'ailleurs, je ne comprends pas la logique de cet argument prétendument féministe. Si on interdit le voile dans tel ou tel contexte sous prétexte de "libérer les femmes", pourquoi se limiter à un contexte précis ? (un emploi/l'université, etc...) Pourquoi ne pas carrément interdire le voile partout, et même dans la rue ? (après tout, une femme voilée qui marche dans la rue est peut-être forcée de se voiler... Faut-il donc lui arracher son voile de force pour la "libérer" ?). En poussant l'argument jusqu'au bout, on se rend compte qu'il ne tient pas.
 
Cependant, certaines personnalités politiques n'hésitent pas, toujours au nom de cet argument de la "libération des femmes" ou de "l'émancipation des femmes", à suggérer d'interdire réellement le voile partout. Je me demande : les gens qui nourrissent ce genre d'espoir pensent-ils qu'aussitôt dévoilées de force, les femmes concernées se précipiteraient vers eux, des larmes de gratitude dans les yeux, en leur disant : "Merci, merci de m'avoir libérée" ?. J'en doute quelque peu !
 
En fait, si le voile était réellement interdit dans les universités, il est probable que certaines jeunes femmes, pour continuer à accéder à leurs cours, retireraient leur voile en rentrant dans la salle de cours et le remettraient sur leur tête en sortant. D'autres se tourneraient peut-être vers les cours par correspondance (si elles en ont les moyens, car ce n'est pas gratuit, ce qui représenterait donc une dépense supplémentaire, en plus du paiement des droits d'inscription à la fac). D'autres renonceraient peut-être à aller à l'université.


Personnellement, je préfère savoir qu'une fille voilée peut faire des études supérieures avec son voile si cela est son choix, plutôt que de la voir courir le risque de ne pas faire d'études du tout. Il faut croire que tout le monde n'a pas le même ordre de priorités.



Je pense que si on croit naïvement "libérer" les femmes voilées à coup de lois de plus en plus restrictives, on se fourre le doigt dans l'oeil. En revanche, on risque seulement, très concrètement, de compliquer davantage leur vie. En cherchant à interdire de plus en plus le port d'un signe socialement "féminin" dans l'espace public, ce sont bien des femmes dont on bouleverse le quotidien et les droits.
(Alors certes, si les signes religieux étaient interdits à l'université pour les étudiant-e-s, cela concernerait aussi les hommes qui portent des kippas ou des turbans sikhs... Mais la proposition du HCI vise principalement les étudiantes voilées, on l'aura bien compris !).
 
De quoi ont-elles peur, ces femmes qui rêvent d'interdire massivement le voile ? Qu'on les force à le porter ? Une telle idée s'appuie plus sur une vision paranoïaque de la population musulmane que sur la réalité (au passage, je rappelle que dans la majorité des pays musulmans, le port du voile n'a rien d'obligatoire pour les femmes). En quoi quelques étudiantes voilées sont-elles dérangeantes dans une fac ? (J'ai personnellement passé des examens sur les mêmes bancs de fac que des filles en jilbeb, et il faut croire que je suis toujours vivante). Par ailleurs, je ne vois pas en quoi la présence de ces étudiantes voilées remet en question mon droit, et celui d'autres femmes, à venir à la fac les cheveux au vent, le nombril et les genoux à l'air si cela nous chante. Et en tant que féministe, je ne peux pas comprendre que l'on prétende défendre les femmes avec des mesures prohibitionnistes ; que l'on prétende "libérer" les femmes en les fliquant, en les obligeant autoritairement à montrer leurs cheveux (au passage, je pense que les profs de fac, pour la plupart, n'ont pas forcément envie de jouer les flics de femmes voilées et ont d'autres priorités). Et j'ai envie de dire aussi que je n'attends pas du Haut Conseil à l'Intégration qu'il me dicte les priorités féministes du jour, surtout si c'est en s'appuyant sur des problèmes imaginaires pour en créer de bien réels.
 
(Et en parlant de problèmes bien réels... On pourrait parler par exemple de ces jeunes femmes voilées qui ont été violemment agressées ces derniers mois. C'est "digne d'intérêt", tu ne crois pas, Manuel ?)
 
Voiler, dévoiler
 
Rabia, 17 ans, agressée à Argenteuil
 

​ 6 |
​
0 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.238.134.157) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 14 août 2013 16:18

Modifié le mercredi 14 août 2013 21:08

Même pas peur

Il y a quelques jours, entre une manifestation parisienne contre une future loi ayant rassemblé (entre autres) des groupes catholiques bien énervés et une avalanche de reportages télévisés et radiophoniques sur le nouveau pape, la vie du pape, les caleçons du pape dans les médias privés et publics, la nouvelle dramatique est tombée : la laïcité française serait gravement menacée par... la présence d'une femme musulmane voilée dans une crèche privée.
 
Même pas peur
 Fatima Afif, la terreur des crèches
 
On entend, pour justifier la légitimité de son renvoi de la crèche, des arguments bizarres. Par exemple :

"Le voile n'est pas obligatoire dans l'islam / pas prescrit par le Coran"
Cet argument peut évidemment être discuté et/ou défendu lors d'un débat théologique sur l'islam ou sur le Coran. En revanche, ce n'est certainement pas à l'Etat français, un état qui se veut laïque, de trancher cette question, sinon ce ne serait plus un état laïque ! Et pas à un employeur non plus, qui n'a pas à s'improviser expert ès Coran pour décider ce qu'il est permis à son employée de porter ou pas...
Et puis, je ne vois pas ce que ça change : une femme musulmane n'est pas obligée de porter le voile, mais ça ne veut pas dire qu'il lui est interdit de le faire non plus. Par ailleurs, elle est bien libre d'interpréter le Coran comme elle veut, tant qu'elle ne fait rien d'illégal.
 
"Le voile est sexiste, il crée une différence entre hommes et femmes"
 Le fait est que la plupart du temps, en France, quand on croise une personne qui a un foulard sur la tête, il s'agit généralement d'une femme et non d'un homme (certains hommes portent des voiles ou des turbans, certains de ces hommes sont musulmans d'ailleurs, mais cela n'a pas forcément une signification religieuse).
Je fais tout de même remarquer une chose qui, en tant que féministe, me paraît évidente : dans la société française, les différences vestimentaires entre femmes et hommes restent très marquées. Par exemple, les robes et chaussures à talons sont portées le plus souvent par des femmes, et les costumes cravates le plus souvent par des hommes. Doit-on pour autant renvoyer toutes les femmes qui portent robes et talons, tous les hommes qui portent des costumes cravates ? Ce serait quand même bête de renvoyer autant de monde en période de crise.
 
"Et la laïcité ?"
Certaines personnes et certains médias vont même jusqu'à affirmer que les "pro renvoi de la voilée de la crèche" seraient les "défenseurs de la laïcité" (comme si les personnes remettant en question la légitimité de ce renvoi étaient forcément contre la laïcité).
Mais justement, la laïcité telle qu'elle est définie par le droit français n'implique pas forcément la neutralité religieuse en toutes circonstances pour les personnes résidant en France, ni l'interdiction de porter un signe religieux en dehors de chez soi.
La séparation de l'Eglise et de l'Etat implique la neutralité de l'Etat, pas forcément la neutralité des personnes. La laïcité est là pour protéger les droits de tout le monde, les athées et les croyant-e-s. On ne défend donc pas la laïcité en prônant une sorte d' "Inquisition athée" qui viserait spécifiquement la population musulmane.
Anecdote personnelle : j'ai plusieurs fois consulté une allergologue qui a accroché dans son bureau une croix. Pourtant personne ne songe à l'empêcher de travailler. Et en effet, la présence de cette croix dans son bureau n'a rien d'illégal. Est-ce que ce qui paraît évident pour les chrétien-ne-s ne l'est pas pour les musulman-e-s ?
 
C'est alors que, dans ma quête d'infos sur cette "affaire", j'en viens à lire une interview d'Elisabeth Badinter qui sonne le tocsin pour nous avertir du grave danger que nous courons. Extrait :
 
Les Français ne sont pas islamophobes, ils sont attachés à une neutralité religieuse et politique, tout particulièrement dans l'éducation des enfants. Or, on envoie des messages totalement contradictoires : d'un côté, le président François Hollande s'est engagé à défendre le principe constitutionnel de la laïcité et de l'autre, on interdit à une crèche de faire respecter la laïcité sous prétexte qu'elle n'est pas publique mais privée. D'un côté, on commémore les victimes de Mohamed Merah et veut combattre l'islamisme radical et de l'autre on laisse faire l'entrisme de ces islamistes dans des crèches de quartier. Il faut absolument réagir très vite.


Vous avez bien lu : pour Elisabeth Badinter,
- une femme qui porte un foulard sur la tête par croyance religieuse
et
- un gars qui prend une arme à feu pour aller tirer au hasard sur des juifs, juste parce qu'ils sont juifs,
ben, c'est un peu pareil.
Elle se défend par ailleurs d'être islamophobe, mais, personnellement, j'ai du mal à croire qu'une telle vision des femmes musulmanes portant un foulard est fondée sur autre chose que sur une intense phobie paranoïaque.
(Je te jure, Elisabeth, je te jure, sors de ton quartier chic parisien, descends dans le métro, dans la rue, et tu verras, je te jure que ces musulmanes voilées ne cachent pas toutes d'armes d'assaut sous leur foulard)
 
Source : ELLE (on peut compter sur ELLE, grand magazine d'investigation très féministe, pour relayer de tels propos, tellement intelligents et nuancés)
Au passage, j'ai une pensée pour Latifa Ibn Ziaten, la mère de l'un des jeunes militaires assassinés par Mohamed Merah. Je ne suis pas sûre qu'elle serait ravie d'apprendre que pour Elisabeth Badinter, elle est automatiquement dans le même "camp" que le meurtrier de son fils.


Même pas peur


Donc, d'après Elisabeth Badinter, le voile est politique.

Le voile, politique ?
La religion a certes une portée politique, dans le sens large du terme. 
Cependant, le fait de croiser une femme qui porte un foulard permet de supposer qu'elle est musulmane, mais ne permet pas de deviner pour qui elle vote, quelle est sa vision de la société, ce qu'elle pense des 35 heures, du capitalisme ou du dernier discours de François Hollande.
La fameuse histoire de "la voilée du NPA" (Ilham Moussaïd, candidate voilée sur une liste du NPA, qui est devenue malgré elle l'objet d'un intense matraquage médiatique) suffirait d'ailleurs à rappeler que les musulmanes voilées ne militent pas forcément là où les gens s'attendent à ce qu'elles soient.
Par ailleurs, je pense qu'il suffit de s'intéresser un peu à ce qui se passe dans certains pays musulmans pour se rendre compte qu'il n'y a pas les "non voilées laïques" d'un côté, et les "voilées islamistes" de l'autre. Les musulmanes voilées s'engagent également en faveur de partis laïques, et/ou contre des partis islamistes. Le raccourci "voilée = islamiste" est simpliste et mensonger.
On a coutume de dire "l'habit ne fait pas le moine", peut-être serait-il bon d'ajouter avec une certaine ironie : "Le voile ne fait pas la voilée" ?

Le voile, prosélyte ?
C'est un argument qu'on entend souvent : le voile serait un dangereux outil de propagande prosélyte, apparemment destiné à convertir magiquement  à l'islam toutes les personnes côtoyant une femme voilée.
Je dois dire que j'ai beaucoup de mal à comprendre la logique de cet argument. Dans ma courte vie, j'ai dû croiser en tout des milliers de femmes portant un foulard, dans la rue,  quelques unes sur les bancs de la fac,  une au collège (c'était encore autorisé à l'époque). J'ai aussi croisé des filles en jilbab et même deux femmes en niqab. Je n'en ai jamais vue une seule dont l'attitude, les paroles permettaient de déduire qu'elle cherchait à convertir qui que ce soit. Les seules personnes prosélytes que j'ai eu l'occasion de croiser étaient chrétiennes. Le seul tract prosélyte que j'ai relevé dans ma boîte aux lettres venait des Témoins de Jéhovah.
Et par ailleurs il faut bien préciser que le prosélytisme, en soi, n'est pas interdit par la loi, il l'est seulement dans certains contextes.


A propos de Fatima Afif, je me demande si on s'est posé certaines questions : défend-on l'intérêt des femmes en défendant le renvoi d'une femme ? Travaillait-elle correctement avec les enfants dont elle était responsable ? Ces jeunes enfants (de 0 à 3 ans) ont-ils été choqués de voir l'une de leurs "nounous" subitement renvoyée ? Un enfant est-il forcément traumatisé par la vision d'un foulard ?
Même pas peur
Alors bon, je sais que comme chaque fois qu'il y a une "affaire du voile" et le battage médiatique qui va avec, on se jette sur un argumentaire qu'on veut faire passer pour féministe : "le voile, signe d'asservissement de la fâme" (argument qui est souvent employé sans vergogne par des politicien-ne-s dont les partis et les prises de positions n'ont rien, mais alors rien de féministes). Je sais que les féministes, comme à chaque fois, vont souvent se sentir coincées : "d'un côté il y a le racisme, de l'autre le sexisme, on choisit quoi ?". Le dilemme se pose t-il forcément en ces termes ? Y a t-il forcément contradiction ?
N'est-ce pas parce qu'elles sont des femmes qu'on se focalise tant sur les tenues des femmes musulmanes ? N'est-ce pas parce qu'elles sont des femmes qu'on ne donne pas la parole aux musulmanes voilées de France, qu'on refuse de comprendre que le foulard d'une musulmane française n'a pas forcément la même signification sociale et la même portée symbolique que celui d'une Egyptienne ou d'une Iranienne ?


Souvent, je lis sur le net des propos tels que : "les musulmans doivent s'adapter à leur pays d'accueil". C'est oublier que pour beaucoup de musulman-e-s vivant en France, la France n'est pas un "pays d'accueil" où on consent gentiment à les inviter, mais leur pays, celui où ils sont nés, parfois celui où leurs parents, leurs grands-parents sont nés. Pourquoi les musulman-e-s sont-ils perçus comme d'éternels étrangers ?


Je lis aussi, parfois de la part de féministes : "Quand on pense que dans d'autres pays, les femmes se battent pour pouvoir retirer leur voile...". Cela me fait penser à la célèbre injonction parentale : "Finis ton assiette, pense aux petits Africains qui meurent de faim" (et si je ne la finis pas, c'est pire pour eux ?) Y a t-il contradiction ? En quoi le fait de s'acharner particulièrement contre les musulmanes françaises qui portent un foulard va t-il aider les Iraniennes ou les Saoudiennes ?
J'ai même lu, de la part d'une personne qui se dit féministe, les propos suivants :
En prime, ce mépris affiché de ne surtout pas ressembler aux mécréantes que nous sommes en se vêtant librement de la tête, comme nous les impudiques servantes ! Parquées en deux camps les élues respectables (à l'égal des épouses du père suprême...) et les autres, vulgum pecus. Belle logique qui mène où l'on sait, à des points de non retour de féminicides de viol..
Là, j'en tombe de ma chaise. Accuser des femmes d'être complices des violeurs en raison de leur tenue, qu'est-ce que c'est sinon du machisme ?

En tant que féministe, il me paraît évident qu'une femme ne doit pas être obligée d'être "plus pudique" qu'un homme. Mais il me paraît aussi évident que je n'ai pas à aller expliquer à une musulmane qu'il lui est interdit d'être "pudique" (en fonction d'une certaine éthique musulmane de la pudeur) et qu'elle doit illico presto sauter dans une mini-jupe pour devenir une vraie fâme libérée ("tu sais c'est pas si facile"...). Dans un monde où les tenues des femmes sont sans cesse l'objet de commentaires incessants (qu'elles préfèrent les mini-jupes, les jilbabs ou les jeans), où leur corps est toujours sous contrôle, comment une politique prohibitionniste dirigée contre les femmes voilées pourrait-elle être "féministe" ? Comment peut-on se dire féministe quand on va même jusqu'à suggérer (comme le font certaines personnes) d'interdire le voile dans la rue en France ? Comment peut-on aussi prétendre lutter contre "le communautarisme" ou pour "le vivre ensemble" (pour reprendre des expressions à la mode...) quand on ne fait qu'encourager des gens, et notamment des femmes, à se replier sur eux-mêmes en les excluant de leur propre pays ?

Cette politique d'exclusion paranoïaque et phobique (oui Elisabeth, islamophobe) des femmes voilées ne représente pas "le féminisme", en tout cas certainement pas le mien.

Ajouter cette vidéo à mon blog



Samia Orosemane




 
​ 4 | 11 |
​
0 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.238.134.157) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le jeudi 28 mars 2013 11:59

Modifié le lundi 01 avril 2013 03:17

"Childfree, et alors ?"

Il y a tout juste deux jours, France 2 a diffusé une émission, "Toute une histoire", consacrée aux femmes qui ne veulent pas d'enfants. 
Au cours de cette émission d'une heure, rien de bien nouveau ou d'original. On a pu y entendre : 
- Nathalie Rheims venue faire la promo de son dernier livre, qui raconte pourquoi, selon elle, elle n'a pas eu de désir d'enfant, en liant tout ça au parcours de sa mère. Et une psychologue qui s'empare de cette histoire pour se lancer dans des considérations sur les femmes ne voulant pas d'enfants, dont les mères n'ont pas été assez sécurisantes et les pères trop idéalisés (et si tu es une femme qui ne veut pas d'enfants et que tu ne te reconnais pas dans tout ça, ben tant pis pour toi)
- une femme d'âge mûr vivant heureuse sans enfants, que Sophie Davant a bombardée de questions insistantes ("Nan vraiment, ça ne vous fait vraiment rien d'être toute seule pendant que votre voisine fête Noël avec ses cinq enfants ?" Je parodie à peine)
- une femme malheureuse de ne pas avoir eu d'enfants, annoncée tandis que s'affichait le titre de la deuxième partie de l'émission  : "Le temps des regrets" (tout un programme)
- une jeune femme qui ne voulait pas d'enfants, mais qui, finalement, tatadam... (suspens...) a changé d'avis ! (hop, son mari et son fils arrivent sur le plateau en fin d'émission, histoire de terminer sur une note familialement correcte)
 
En regardant cette émission au scénario bien rodé qui prétend lancer un "débat" sans pour autant bousculer les poncifs habituels sur le sujet, j'ai pensé avec soulagement au travail qui a été effectué par Charlotte et Fabrice. 
Charlotte et Fabrice ont travaillé pendant plusieurs années, bénévolement et avec une petite caméra d'amateur, à la conception d'un documentaire sur les childfrees (les gens qui ne veulent pas d'enfants), dans un esprit résolument féministe et militant, sans bombarder les intervenant-e-s de questions culpabilisantes, et en les laissant vraiment parler et s'exprimer. Le résultat est là, probablement beaucoup plus passionnant que beaucoup d'émissions diffusées sur les chaînes publiques sur le même sujet. 
Vous pouvez visionner ce documentaire ici, en trois parties :

Childfree, et alors ?
 
 
 Que France 2 en prenne de la graine ! :-)
​ 4 | 3 |
​
0 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.238.134.157) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 12 décembre 2012 20:04

  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6
  • 7
  • 8
  • 9
  • ... 22
  • Suivant

Skyrock.com
Découvrir
  • Skyrock

    • Publicité
    • Jobs
    • Contact
    • Sources
    • Poster sur mon blog
    • Développeurs
    • Signaler un abus
  • Infos

    • Ici T Libre
    • Sécurité
    • Conditions
    • Politique de confidentialité
    • Gestion de la publicité
    • Aide
    • En chiffres
  • Apps

    • Skyrock.com
    • Skyrock FM
    • Smax
  • Autres sites

    • Skyrock.fm
    • Tasanté
    • Zipalo
  • Blogs

    • L'équipe Skyrock
    • Music
    • Ciné
    • Sport
  • Versions

    • International (english)
    • France
    • Site mobile